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3 juil. 2025

L’Histoire de Forbach : Aux origines d’une ville frontalière marquée par le temps

Nichée au cœur de la Moselle, Forbach est bien plus qu’une simple ville frontalière. Elle possède une histoire riche et passionnante, marquée par des siècles de changements, d’influences culturelles et de rebondissements historiques. Des temps celtes à la modernité, découvrons ensemble l’incroyable parcours de Forbach.

Avant l'histoire, analysons l’étymologie mystérieuse de Forbach

Le nom Forbach vient du vieux haut allemand. Si le suffixe "-bach" ne fait aucun doute et signifie "ruisseau" ou "cours d'eau", comme dans de nombreuses localités voisines (Merlebach, Morsbach, Bousbach…), le préfixe "For-" reste plus complexe.

Selon les toponymistes, il pourrait dériver de forha signifiant "pin", ce qui prend tout son sens puisque le pin sylvestre pousse naturellement dans la région. Une autre hypothèse évoque forst, qui désigne une "forêt aménagée". Quoi qu'il en soit, Forbach se situe bien au croisement d’un ruisseau et d’une pinède ou forêt.

D’ailleurs, les anciens sobriquets des habitants étaient aussi pittoresques :

  • Die Kappelberger (les gens du Kappelberg)

  • Die Eckesteher (ceux qui se tiennent aux coins).

Passons maintenant à l'histoire de Forbach.

L'histoire de Forbach, de la préhistoire à l'après-guerre

Des racines anciennes : Préhistoire et Antiquité

Les premières traces d’occupation humaine à Forbach remontent à la période celtique. La célèbre pierre de Wendelstein, visible à l’entrée de l’hôpital Marie-Madeleine, témoigne de cette époque. Des outils, pointes de flèches et poteries y ont été découverts, confirmant une activité humaine très ancienne.

À l’époque gallo-romaine, Forbach bénéficiait déjà d’un emplacement stratégique, non loin de la grande route militaire reliant Metz à Mayence, favorisant son développement.

Moyen Âge et Ancien Régime : entre château et guerres

Dès la fin du XIIe siècle, un château fort s’élève sur la colline du Schlossberg, devenant un point central de la ville. La chapelle gothique Sainte-Croix, construite au XIIIe siècle, est l’un des monuments les plus anciens de Forbach.

Le Moyen Âge et l’Ancien Régime voient défiler de nombreux seigneurs à Forbach. Le plus célèbre reste sans doute Johann Fischart, surnommé le "Rabelais Allemand", qui y séjourna comme bailli au XVIe siècle.

La ville connaît des heures sombres durant la guerre de Trente Ans. Le château est démantelé en 1635 sur ordre de Richelieu, et la chapelle Sainte-Croix est fortement endommagée.

Au XVIIIe siècle, la seigneurie devient un comté. Des figures insolites marquent la ville, comme Marie-Anne Camasse, danseuse devenue comtesse de Forbach, qui y installe une véritable petite cour.

L’essor industriel et la modernisation au XIXe siècle

Dès 1851, Forbach se connecte au chemin de fer, accélérant son essor économique. La ville devient un centre industriel majeur, notamment grâce à l’industrie houillère et sidérurgique portée par les grandes familles locales : les Wendel, Couturier et Adt.

Ces dynasties contribuent à la richesse de la ville, qui voit s’ériger de nombreux édifices emblématiques, tels que la tour du Schlossberg, le Burghof, ou encore le château Adt.

1870 : Forbach au cœur des conflits et des changements

La guerre de 1870 marque profondément Forbach. Après la bataille de Forbach-Spicheren, la ville est annexée par l’Empire allemand jusqu’en 1919. Pendant cette période, Forbach devient un centre administratif et industriel prospère.

À la fin de la Première Guerre mondiale, la ville retrouve la France, mais traverse une période économique difficile.

Forbach pendant la Seconde Guerre mondiale : Résistance et souffrances

En 1940, Forbach subit une nouvelle fois l’occupation allemande. La population vit sous la pression du régime nazi : déportations, enrôlements forcés dans la Wehrmacht, destruction de monuments comme la synagogue.

La ville vit dans la terreur jusqu’à sa libération, le 13 mars 1945, par l’armée américaine, après des mois de combats intenses et de bombardements.

Forbach, une ville résiliente après-guerre

Après la guerre, Forbach continue de jouer son rôle de ville ouvrière. Mais dès les années 1960, le déclin progressif des charbonnages amorce une période difficile. La fermeture du siège Simon en 1997 marque la fin de l’ère minière.

Malgré tout, Forbach rebondit. La ville entame une reconversion ambitieuse :

  • Modernisation de la gare (avec l’arrivée du TGV en 2007)

  • Rénovation du centre-ville

  • Développement du parc commercial Europa.

Ces projets ont permis à Forbach de redynamiser son attractivité et d’améliorer la qualité de vie de ses habitants.

Conclusion : Forbach, ville de mémoire et d’avenir

Forbach est une ville qui a su traverser les siècles, entre traditions et modernité. De ses origines celtes à sa reconversion post-industrielle, elle reste un symbole de résilience et d’adaptation.

Que l’on s’intéresse à l’histoire, au patrimoine ou au dynamisme économique, Forbach ne laisse jamais indifférent.